MANIFESTE POUR LA CULTURE, de la coordination du Cœur des Luttes.
Nous, habitantes et habitants des campagnes, paysannes et paysans, artistes, enseignantes et enseignants, artisanes et artisans, ouvrières et ouvriers, rêveuses et rêveurs, militantes et militants, lançons un appel vibrant pour la culture en milieu rural.
Nous, habitantes et habitants des campagnes, paysannes et paysans, artistes, enseignantes et enseignants, artisanes et artisans, ouvrières et ouvriers, rêveuses et rêveurs, militantes et militants, lançons un appel vibrant :
En ces terres rurales, trop souvent oubliées par les politiques culturelles, nous affirmons avec force que la culture n’est pas un luxe réservé aux villes.
Ici, au creux des vallées, au sommet des collines, dans les granges ou les vieilles salles des fêtes, c’est elle qui maintient les liens, qui inspire, qui fédère.
Sans art, sans théâtre, sans musique ni littérature, sans ces moments où l’imaginaire nous emporte au-delà du quotidien, la vie s’appauvrit.
Les déserts culturels sont une autre forme de violence faite à nos communes.
Là où les services publics ferment, là où les terres se marchandisent, là où les sols s’épuisent, il reste l’art et la culture pour redonner souffle et sens.
Les arts et la culture en milieu rural ne sont pas un simple supplément d’âme ; ils sont une résistance active.
Une fresque peinte sur un mur de ferme, un concert sous une halle, une bibliothèque itinérante dans un vieux bus... ce sont des gestes d’émancipation et de réappropriation de nos espaces.
Là où s’élèvent les mots et les couleurs, la monoculture s’efface, l’imagination collective repousse les frontières.
Nous revendiquons une culture vivante, enracinée, qui puise dans nos héritages tout en inventant des futurs.
Une culture qui se tisse avec les savoir-faire locaux, qui célèbre nos dialectes, nos contes et nos paysages. Une culture qui nous lie au vivant, aux forêts et aux rivières, à ceux qui cultivent et ceux qui créent.
Nous appelons à la réouverture des lieux abandonnés, à l’autogestion des espaces culturels, à des aides pour les initiatives rurales.
Nous appelons à l’imagination collective, aux compagnies nomades, aux festivals solidaires, aux ateliers qui réenchantent nos villages.
C’est la culture qui se soulève, contre l’oubli, contre l’ennui, contre le désespoir.
Parce qu’un monde sans culture est un monde qui se meurt.
Semons des graines d’art et de poésie, et faisons fleurir partout des terres d’espoir et de création.
La culture appartient à tous.
Et c’est ensemble que nous la ferons grandir