Mouvements Sociaux & Actualité Politique / Jura & Lons-le-Saunier
Manifestations contre la casse du service public le 5 décembre 2024
Ce 5 décembre 2024, à l’appel de nombreuses organisations syndicales, politiques et citoyennes, on manifestait dans trois villes du Jura, comme dans toute la France contre la dégradation des conditions de travail et de rémunération dans la fonction publique, et plus généralement contre la casse des services publics et le chaos social.
Manifestations contre la dégradation des conditions de travail et de rémunération dans la fonction publique
Après la censure la veille du gouvernement Barnier, très commentée par les manifestant·e·s, ainsi que la mesure très antisociale du ministre de la fonction publique Kasbarian, qui prévoyait de retirer jusqu’à trois jours de salaire aux fonctionnaires malades, la grève a été particulièrement suivie dans le département de l’Éducation Nationale du Jura où il y a eu près de 70% de grévistes dans le primaire, et environ 40% dans le secondaire.
300 manifestant·e·s se sont rassemblé·e·s à l’appel de l’intersyndicale à Lons-le-Saunier. Un autre rassemblement à Dole comptait environ 300 manifestant·e·s, et on dénombrait 150 personnes à St Claude.
Notre correspondant pour 39 degrés a interrogé quelques manifestant·e·s.
39 degrés : peux-tu nous expliquer ta présence ici aujourd'hui?
Militant syndical : Je suis là suite à la censure de Barnier qui devrait amener la démission de Macron, la fin des institutions de la Vème république et puis la reconnaissance du peuple souverain avec une VIème république en assemblée constituante souveraine où c’est le peuple qui définit les règles dans le pays.
39 degrés: quel est votre sentiment face aux mesures annoncées par le ministre?
Manifestant: Je veux garder ma dignité en tant que personne qui travaille ; défendre mes droits et garder ma dignité.
39 degrés: Tu peux nous parler du combat des AESH ?
Militante: Les AESH ont un statut extrêmement précaire dans l’Éducation Nationale ; ce sont des personnels qui ne sont pas du tout reconnus en tant que professionnels et pourtant l’école sans elles s’effondre parce que l’inclusion scolaire des enfants en situation de handicap ne se fait pas sans elles ; je dis « elles » car c’est une profession extrêmement féminisée ; ces jours de carence, c’est la double peine, c’est vraiment une honte.
Ces jours de carence, c’est la double peine, c’est vraiment une honte.
39 degrés: peux-tu nous expliquer ta participation à cette manifestation?
Sarah Persil : On est sur un appel à la grève lancé par l’intersyndicale de la fonction publique territoriale d’état. Évidemment les partis politiques peuvent participer à ces temps démocratiques de luttes ; je viens sans mon drapeau car clairement on vient soutenir les syndicats, la fonction publique, les services publics, c’est aussi dans le cadre de nos engagements politiques.
On a absolument besoin d’avoir des fonctionnaires, partout, tout le temps, sur tous les sujets.
Et là, je peux aussi dire que ça me fait énormément plaisir de retrouver les camarades, car hier on a quand même eu une motion de censure, c’est à dire un temps démocratique très important où on peut se dire encore une fois que la gauche et les écologistes ont gagné, et qu’on a des député·e·s qui se battent pour nous. Il faut rappeler que la légitimité dans les urnes doit se faire respecter.
Je pense que ça nous fait du bien sur ces temps de grève et de manifestations, de nous retrouver, de nous serrer les coudes et de repartir au combat.
39 degrés : et de mettre un peu de pression à Macron ?
SP : Le fait d’être dans la rue aujourd’hui à l’appel des syndicats pour défendre nos fonctionnaires, ça peut peut-être faire prendre conscience aussi à notre députée locale Danielle Brulebois qu’il faut en tenir compte dans son vote pour le projet de loi de finance.
C’est dans la rue que ça se passe, comme on dit et il faut absolument que la mobilisation soit importante et qu’on soit toujours là.
C’est ce qu’on s’est dit pendant la campagne des législatives, et là je reprends le bâton des partis politiques - mais le NFP c’est ça en fait, l’alliance des associations, des syndicats, et des partis de gauche et écologistes - en disant bien que c’est le début de la mobilisation, on ne lâche pas le pavé, on est là à toutes les mobilisations, comme disent les Béru, et ça nous fait plaisir de nous retrouver.