Manifestation pour Gaza: une cinquantaine de manifestants dénoncent les lignes rouges franchies
À Dole, une cinquantaine de manifestants vêtus de rouge ont fait entendre leur colère face aux lignes rouges franchies à Gaza.
Dole, vendredi 11 juillet 2025 — Une cinquantaine de manifestants arborant un haut rouge se sont rassemblés vendredi à 18h rue de Besançon, à Dole, à l’appel du collectif Palestine Dole, pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien et dénoncer fermement les lignes rouges qui ont été franchies dans la crise à Gaza.

Rassemblement rue de Besançon
Les participants ont défilé en cortège jusqu’à la place du 8 mai 1945 où plusieurs prises de parole ont été prononcées.
Collectif Palestine Dole
« On ne compte plus les manifestations que nous tenons depuis plus de vingt mois.
Nous avons aujourd’hui une ligne rouge pour dire que toutes les lignes rouges ont été franchies à Gaza, avec des bombardements incessants qui font des morts tous les jours, avec la famine et la crise humanitaire qui s’est installée avec des camions qui rentrent au compte-goutte et qui sont souvent l’occasion de fusillades, car maintenant les distributions sont organisées par les associations communes israélienno-américaines qui commencent par tirer dans la foule avant de distribuer des sacs de farine : c’est la famine et la farine de la mort.
Ligne rouge aussi avec les ventes d’armes qui se poursuivent, y compris les ventes d’armes françaises, par bateau, elles ont été interrompues, par avion, les salariés de Roissy s’y sont opposés récemment. Mais les ventes d’armes continuent. On a appris que depuis dix-huit mois, malgré les discours du ministre des armées qui avait prétendu le contraire. Le cessez-le-feu à Gaza est sans cesse remis. On nous annonce qu’un accord a été trouvé par les Américains, que tout le monde est d’accord, puis finalement Netanyahou dit non, il y a trop d’exigences en face de nous. Une exigence qui consiste à dire que le cessez-le-feu pendant soixante jours ok, la libération des otages ok, la libération de prisonniers politiques palestiniens, on ne sait pas combien sont prévus. Et donc l’exigence du peuple palestinien est également que ce cessez-le-feu soit durable et arrivé à une paix dans cette région, pas comme ça été le cas au mois de mars, un cessez-le-feu interrompu.
Les lignes rouges ont été également franchies par l’inaction des gouvernements, en particulier le gouvernement français. Le président de la république avait annoncé la reconnaissance de l’état de Palestine au côté de l’état d’Israël, une reconnaissance par la France qui devait s’effectuer au mois de juin lors d’une conférence internationale de l’ONU dont la France était co-présidente. Finalement, prenant prétexte des bombardements israéliens sur l’Iran, le Président Macron a purement et simplement annulé, suspendu, reporté cette conférence internationale et reporté du même coup la reconnaissance de la Palestine. On a entendu à plusieurs reprises le ministre des affaires étrangères dire que ce n’était que partie remise, que cette reconnaissance n’était pas remise en cause, mais on attend toujours des gestes concrets, des actes concrets, car on sait qu’aujourd’hui pour faire cesser les bombardements, pour obtenir une paix juste et durable au Proche-Orient, il faut en passer par la reconnaissance de l’état palestinien. Et ce que nous demandons au gouvernement, au Président de la République.
De la même façon, les ministres des affaires étrangères de l’Europe vont se réunir le 15 juillet. Sera à l’ordre du jour la question de la suspension de l’accord d’association entre l’Union Européenne et Israël. La première fois que ça avait été évoqué, il y avait 17 états sur 27 qui étaient favorables à cette suspension. Il faut que notre mobilisation contribue à l’exigence de suspension de cet accord d’association. Tout ce qu’on pourra faire, des messages à l’Union Européenne, à la France pour qu’ils ne changent pas d’avis, sera très important dans les jours qui viennent.
Oui, il faut la suspension de l’accord d’association entre l’Union Européenne et Israël.
Plus que jamais nous disons aujourd’hui nos revendications qui sont :
- Le cessez-le-feu à Gaza
- La fin des bombardements
- Suspension de l’accord avec Israël
- Reconnaissance de la Palestine
- L’entrée de l’aide humanitaire sous contrôle de l’ONU. La distribution à une population exsangue. On découvre tous les jours des charniers. On voit des enfants dans des situations dramatiques. Il faut maintenant que l’aide humanitaire entre, sinon il sera trop tard ensuite pour pleurer les morts supplémentaires.
- Nous demandons bien sûr l’arrêt des ventes d’armes de la France. Nous ne voulons pas être complices de ces massacres et nous n'acceptons pas que la France continue à livrer des missiles, des obus, des armes automatiques et tout un tas d'équipements militaires à l'état israélien qui non seulement en fait usage à Gaza mais dans tous les pays de la région.
Nous ne lâcherons pas et nous continuerons les manifestations pendant l'été. »
LDH- Ligue des Droits de l’Homme
« Je vous informe d’une tribune sur la reconnaissance du génocide en Palestine que 1500 avocats ont adressé au Président de la République par le biais de l’Humanité.
Je ne vais pas lire le texte car il est très long et vous avez déjà tout dit sur les crimes que constitue ce drame de la Palestine. Je voulais vous rappeler que nous commémorons cette semaine aussi les massacres de Srebrenica et la découverte de charniers, la dispersion des corps pour effacer ce génocide qui était en cours dans l’ex-Yougoslavie. Et là le génocide est sous nos yeux. Cette tribune des avocats en appelle au Président de la République pour qu’il reconnaisse officiellement qu’il y a génocide sur le territoire de Gaza. Le Président a dit au mois de juin que la reconnaissance appartenait aux historiens, c’est-à-dire au futur. Mais il ne faut pas attendre le futur, il faut le faire maintenant.
Cette tribune se termine par : « M. le Président, outre l’indispensable reconnaissance annoncée de l’état palestinien, vous avez le pouvoir et le devoir de faire entendre la voix de la France, d’imposer une enquête internationale sous l’égide de la Cour pénale internationale et des organes de l’ONU, de suspendre toute coopération militaire, d’exiger que cessent sces violations graves et renouvelées du droit international et du droit humanitaire. Les robes noires n'ont qu'une passion, celle de la justice au nom de l’humanité qui souffre tant, l’Histoire ne qualifie pas les génocides en cours, mais elle vous jugera, et cette fois nul ne pourra dire qu’on ne savait pas. »
ADN - Agir pour le Désarmement Nucléaire
« Nous sommes appelés par un traité d'interdiction des armes nucléaires, le Tian qui a deux ans et demi d'existence. Nous sommes appelés à ne plus fabriquer d'armes pour ne plus avoir à les fabriquer et à nous sentir obligés d'en vendre ici, d'en donner là et pas ici. L'appel est d'autant plus flagrant que nous arrivons au 6, 9 août qui est le 80ème anniversaire de ce triste déchirement de notre humanité, Hiroshima et Nagasaki. Plus d'armes nucléaires, plus d'armes du tout, tel est notre combat, notre lutte. Ainsi, nous allons encore en amont, arrêtons le massacre. »
Laurence Bernier, du collectif Palestine Dole, ajoute une information qu’elle a reçue dans la journée, un appel international a été lancé : « Pas un centime, pas une arme, pas une vie pour la guerre. »
Elle poursuit : « Cet appel évoque toutes les guerres et notamment les massacres qui ont lieu en Palestine. Je n’aime pas le mot de guerre, car une guerre implique deux armées qui se font face à face et là il y a un peuple qui se fait bombarder. »
Le cortège a repris sa marche vers la place de la sous-préfecture où les manifestants ont brandi pancartes et drapeaux au son de la musique diffusée et où un nouveau rassemblement a été annoncé pour la fin juillet.

Dernier arrêt, place de la sous-préfecture